25 mai 2009

Page 87 : une Citroën dans les Cévennes

Le pont de l'ascension cette année est moins grandiose que le viaduc de Millau, puisque je travaille le vendredi... Mais faute de moto (snif !), je pique la nouvelle voiture du papa (j'ai donc troqué mon V2 pour une C3...) pour descendre rejoindre le Blaireau et son moto club des Sans-Soucis qui sont venus se réchauffer depuis la lointaine Haute-Marne au soleil des Cévennes...

Merci la boite automatique séquentielle, j'ai la jambe gauche et le coude droit très reposés en arrivant juste à l'heure pour un apéro vespéral !
Là, je dois dire que je suis toujours fasciné par l'organisation haut-marnaise, avec mise en place d'un chapiteau avec tables et bancs, tireuse à bière, frigos, barbecue géant... Du travail de pro, ça facilite grandement l'ouverture du chantier, sans dépassement de devis !!!











Le lendemain, on est quand même pas là pour ne rien faire, c'est une balade de 200 bornes qui trépignent à travers les Cévennes et leur fameuse corniche, avec une étape mémorable à mi parcours dans un resto campagnard, chez Dédet à Masméjean (tél : 04 66 45 81 51), à côté du Pont de Montvert.
On y mange fort bien du cochon préparé sur place, en terrine, en jambon, en daube avec des légumes frais et quèqu'boutanches de pinard, sans oublier les fromages fermiers et le dessert maison et tout ça pour un prix motard...

Après une centaine de bornes de virolos on met le pied dans la grotte de Trabuc avec son armée chinoise de stalagtites minuscules émergeant de bassins naturels, ses énormes méduses de calcaire suspendues dans la "cathédrale"...
et ses marches à remonter à la fin !




Quant au Blaireau, il a gagné le droit de changer son pneu arrière, c'est bien beau de s'amuser à déraper avec le side sur le revêtement rural des routes cévenoles !!!




Et on termine le chantier entamé la veille, ces repas d'affaires, ça dure toujours trop longtemps...
Le barbecue est visité par un fantôme durant la soirée, p'tèt' qu'on l'empêche de dormir ?
Il parait que ce week-end, c'était la féria de l'Ascension à Alès, ah bon ? Pas vu, de toute façon, il y a plus de keufs que de vachettes en ville (mort aux vaches !)...

Le dimanche, faut bien refermer cette festive parenthèse, j'en profite pour remonter chez moi par l'Ardèche, notamment en passant par Laurac en Vivarais où mes grands parents vinrent passer leur retraite (et moi de merveilleux moments de mon enfance...),
la forêt de pins qui a bien souffert des grandes tempêtes, et le somptueux panorama à 360° de la Tour de Brison...


Puis je trace plein nord par la ligne des crètes avant d'attraper la fournaise à une trentaine de bornes de Lyon...

Dire que les poteaux subissent ça avec le cuir et le casque et la circulation du retour de ce (normalement) long week-end ! Là, je suis bien content d'avoir l'air con...ditionné, bien sûr !

11 mai 2009

Page 86 : Le vent des globes

J'atteins la côte en Vendée, aux Sables d'Olonne, passant par le Museum du Coquillage (on n'y pense pas assez à ces petites choses !) avant d'arriver à St Gilles Croix de Vie, dont j'apprécie l'école de croisière (joli programme, non ?)... Au menu de "la Cantine", c'est moules marinières à la vendéenne (avec du lard)...

C'est à marée basse que je rejoins l'île de Noirmoutier, en roulant sur le fond de la mer par la chaussée submersible du Gois, c'est plus joli que par le pont...

Un grand pont, c'est celui qui enjambe la Loire à St Nazaire pour arriver en Bretagne où je me laisse envouter par la splendide lumière de la petite mer, le Golfe du Morbihan, j'en profite au passage pour prospecter les chantiers et marinas de Port Navalo et du Crouesty, parce que quand je serais grand, j'aurais un bateau...

Je m'arrête à Lorient pour visiter la Cité de la Mer, musée largement inspiré par Eric Tabarly (total respect)...

Tout ça me motive encore plus (si c'était nécessaire) à visiter cette province légendaire, éperon du continent eurasien dans l'océan des atlantes, mais je sais déjà qu'en à peine 5 jours je n'en pourrai apercevoir qu'une infime parcelle, aussi je ne fais que des sauts de calamar aux abords de la côte...

Ainsi, je file ensuite sur Douarnenez, qui prépare sa fête nautique de la semaine de l'ascension, pour l'instant ce sont des dragons qui régatent comme des « petits navires », mais c'est celui de mon pote Nico qui est le plus beau, là bas sur le lac du Der...


Je fais relàche à Brest juste pour la nuit, et le temps de déguster une marmite du pêcheur (bar, saumon, lieu) sur le port, puis je m'en vais humer l'air iodé du large à la fin de la terre, guidé par la silhouette élancée du phare de l'île Vierge qui s'illumine quand le soleil a raison des embruns...

Ici, la mer se veut terre au gré des marées, avec ses innombrables écueils et cailloux affleurants, et la terre se dilue dans la mer avec ses vagues de dunes et ses abers envasés... Et au milieu on trouve les traces millénaires de l'occupation humaine...

Je ne voulais que prendre un café chez les Champagne, amis de longue date de mes parents, je me retrouve au milieu d'un banquet familial, ils ont réunis tous leurs enfants et petit-enfants, à l'occasion du prochain départ de l'une de leur petite-fille, Rosenn, pour la Nouvelle-Zélande (ça va faire encore une bretonne à l'autre bout du monde, ils sont partout !).

Pourtant, si Maryvonne est armoricaine, Bernard, qui fait très patriarche avec son panache blanc, est vosgien d'origine... C'était un chouette rassemblement, encore merci !

Je continue mon parcours sur la côte des ajoncs, avec un véritable coup de coeur pour Port Blanc, et ce qui a de bien en Bretagne, c'est que le paysage change du tout au tout avec la respiration du flux de marée...

Un endroit que je me promet de revoir en arrivant par la mer, dans un avenir proche...

Je pensais pousser jusqu'à St Malo, mais le beau temps de ce long week-end a motivé les franciliens à quitter leur territoire pour se répandre tels les cancrelats sur un paquet de sucre... Je ne suis pas venu respirer l'air du large pour me retrouver pare-choc contre pare-choc !

Aussi, je décide d'acheter un superbe plateau de fruits de mer, et comme la Marée roule de nuit, je rentre dans la foulée à la maison, pour servir mes coquillages et crustacés encore tout frais sur la table dominicale, on se régale en famille !


Page 85 : Chasse à l'homme

Après l'ivresse des cimes, je ressens une envie irrépressible de me rapprocher de l'océan...

Donc, je mets cap à l'ouest, puisque je vais profiter de ce weekend prolongé pour rendre une (trop courte) visite à la dynastie Babin, en Charente...

En cours de route, je ne peux malheureusement pas échapper aux mailles du filet des agents collecteurs du Trésor Public...

Pris en chasse par une voiture banalisée pendant 40 kms, je me fais cueillir par le comité d'accueil qui me reproche des fautes invérifiables, que celui qui roule pendant une heure sans enfreindre l'une des quelconques dispositions des 1200 pages du Code de la Route me jette la première pierre, et de toute façon, la parole d'un citoyen ne vaut rien face à celle d'un agent assermenté...

Procédure simplifiée, cela signifie qu'en une ½ heure vous êtes délestés de 90 euros, de 3 points, remerciés d'un « merci monsieur, et bonne journée » , c'est ainsi que ça se passe au Sarkoland...

Dans ce pays des droits de l'homme, si vous ne pouvez pas prouver votre innocence, c'est donc que vous êtes coupables, soumis à une double peine (amende et retraits de points sur votre permis), et sommé de payer sur place, sans jugement, sous peine de voir la sanction financière aggravée, un racket fiscal très efficace « pour votre sécurité » .

Coluche disait : « les gardiens de la paix, au lieu de la garder, il ferait mieux de nous la foutre ! ».

C'était il y a 20 ans... Si la société française est toujours sclérosée, et de plus en plus gangrénée par ses inégalités, moi je continue à avancer sur un parcours balisé d'amitiés et de convivialité, ça, ce sont de vraies valeurs...

Nota Bene : si vous circulez dans la Creuse et que vous êtes suivi de près par un break Renault Mégane blanc immatriculé 3866 NF 23, méfiez vous, la chasse à l'homme est en cours, c'est ainsi que ça se passe dans un "Département pilote pour la Sécurité Routière"...

Quand on voit comment ces fonctionnaires prennent soin de l'argent du contribuable, on peut se poser des questions, non ?

07 mai 2009

Page 84 : L'Eugénie des Alpages

Il fait grand beau temps en ce premier weekend de mai et j'avais envie de voir la neige... Je prends donc la direction des Alpes savoyardes, et de Tignes en particulier, où je suis accueilli par José « Bob » que je connais depuis mon passage à Sydney en l'an 2000.

Direction resto le soir, à l'Eterlou, qui fait de très bonnes et revigorantes spécialités locales (tout pour le skieur satisfait !), on y mange une fondue... bourguignonne ! Ben quoi, et alors ?

Le patron renvoie l'ascenseur à José (qui lui envoie régulièrement les clients de l'hôtel) en nous offrant les repas, je suis bien tombé, non ? Et la séquence continue à l'hôtel « Le Refuge » où la patronne sort un magnum de Génépi sirupeux, fait maison, déjà bien entamé (on est à la fin de la saison, quand même !), la santé par les plantes à 2 heures du mat'......

C'est un vrai remède contre l'épidémie de connerie mexicaine qui envahit les médias, dont je me tamponne le coquillard, pendant ce temps là on évite surtout de parler des enjeux qui vont se dérouler début juin avec les élections européennes, on a vraiment une classe politique de nullards, mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos bouquetins...

Pendant la saison, à Tignes, la voiture doit obligatoirement stationner dans un parking payant (ou alors garée vraiment loin), par contre le bus est gratuit, il m'amène à la station de métro qui dessert le glacier de La Grande Motte (ooah, bon d'accord, un funiculaire !). De là, un téléphérique m'amène sur les flancs du pic du même nom, à 3456 m d'altitude, avec un superbe panorama sur les sommets enneigés des Alpes, y compris le toit de l'Europe, le Mont Blanc...

C'est l'endroit idéal pour arborer ma veste chinoise en feutre et fourrure de yack, bien douillette, et mon chapeau Karakalpak en laine de mouton associé aux lunettes de ski me donne un look d'enfer, bien en accord avec les participants de la « Black Shoes », une compétition ludique réservée à « ceux qui n'ont ni les cuisses ni le foie en velours »...

Je redescends à la terrasse juchée à 3032 m pour y déguster une tartiflette et quelques vins de Savoie pour finir avec une tarte aux myrtilles, l'altitude ça creuse, et ça chauffe aussi, on est plus près du soleil, je prends quelques couleurs en Tshirt...

Après ce bain de soleil, où m'a rejoint José, nous attrapons le dernier métro pour redescendre à la station, faire une sieste apéritive avant une raclette accompagnée de quelques bouteilles de Chignin qui trainaient par là, pour terminer comme il se doit ce weekend sportif de haut niveau...

Bon, dimanche c'est plus tranquille, je quitte la Tarentaise avant les bouchons, passe boire le café chez mon frangin en Chartreuse avant d'échouer à l'heure de l'eau anisée dans le Nord-Isère, dans le nouvel appart' de Sven et Katja... Ca rime avec pizzas !