15 octobre 2008

Page 72 : Les Blaireaux Days


Le soleil n'est pas encore levé que je suis dans un train à destination de Culmont-Chalindrey... Un nom qui respire le climat continental du plateau de Langres... Dit comme ça, ça fait peur !
Mais la météo de cette mi-octobre est à la limite du caniculaire pour la région, le soleil fait grimper les températures à plus de 22°...

Et c'est tant mieux parce que le chantier s'annonce colossal, que n'écris-je, pharaonique !

Le MC Chalindrey n'organisant pas de concentre moto cette année, Blaireaux a eu l'idée de faire une fête par chez lui, un endroit où les poulets ne mettent pas le nez dehors (mais les rapaces rôdent aux alentours...), un village gaulois que l'on nomme régulièrement "Vaux-la-Secousse"...


Donc pour cette fête d'automne, on débute par un repas chez "la Mabil", qui ne se décide pas à quitter son bistrot à 74 ans... Après l'apéro, le repas s'articule autour d'un coq au vin fameux...
Cet arrêt buffet occupe la tranche horaire 12h30/20h30 !


3 kms plus loin, on repasse à table pour l'apéro pendant que le jambon mijote dans sa papillote sous la braise, un régal ! Le feu marche bien, Blaireau l'a allumé au chalumeau !
L'ambiance est chaleureuse et conviviale comme ils disent dans les journaux, en fait c'est une grosse et belle "teuf", le brouhaha masque les crachotements des vieux disques vinyles...

Moi, je vais me coucher vers 3-4 h du mat' mais ça bossait encore dur sur le chantier !

D'ailleurs, le lendemain vers 9h, alors que les brumes matinales nimbent le paysage d'une lumière tamisée, et que je vais me servir un bon café, je croise l'équipe de nuit, on voit qu'ils ont fait des efforts pendant tout ce temps-là (Non, je ne dirais pas les noms !)...


L'éblouissant soleil fera renaître à la vie tout ce beau monde, et la traditionnelle balade moto sera judicieusement remplacée par une dégustation sur place de bières des environs, 50 kms en trois verres...



On sort les tables du garage (qui avait été totalement déblayé pour la circonstance, une première !), et l'on remet les couverts pour déguster les cuissots de sangliers (eux-aussi cuits en papillotte dans la braise) accompagnés d'une sauce au Porto et aux champignons à damner tous les seins (y'a pas de faute !) de la terre... Fabien, t'es trop fort !

Et moi qui venait de perdre 8 kilos en trois mois ! Il est vrai qu'en Charente et en Haute-Marne on ne croise pas beaucoup d'anorexique... Et puis quand c'est bon, c'est bon !
Qu'est-ce que j'ai bien fait d'y aller en train !

Page 71 : Chat sort ou Charente ?

Selon le vieux principe des vases communicants, lorsque l'on réduit son activité professionnelle, on augmente son temps libre...

Alors, tiens, en voilà une occasion de rendre une visite à des amis que l'on voit trop rarement ! La liste s'allonge régulièrement, il faut faire un choix cornélien, c'est là que je me rends compte que je n'ai décidément pas assez de temps disponible pour tout faire et particulièrement pour aller au taf !

Et, comme le professeur Tournesol n’a cessé de le répéter au capitaine Haddock : « il faut aller à l'ouest ! »

C'est ainsi que Géraldine, Patricia et Sylvie (G.P.S...) me guident jusqu'au coeur de la Grande Champagne, qui comme son nom l'indique, n'a rien à voir avec les environs d'Epernay ou de Reims puisque je me retrouve en pays de Cognac (premiers crus, s'il vous plait !), un terroir également apprécié par certaines cagouilles bricoleuses...

http://cagouillebricoleuse.centerblog.net/

L'occasion de célébrer ainsi une amitié de quinze ans déjà autour d’un cognac-schweppes... (Denis, Corinne, pour vos 20 ans de mariage, je referais bien une partie de pétanque charentaise, je lance l’idée…)

Je trouve Dédé et Geneviève en pleines vendanges, le stress en moins puisqu’ils ont revendu leur exploitation, néanmoins, Geneviève s’est fait engager comme ouvrière agricole… Dédé, quant à lui, interviendra plus tard pour chauffer les alambics…


Pour l’instant, il m’emmène à Rochefort visiter le chantier de l’Hermione à l’arsenal.

C’est le chantier de construction de la réplique du vaisseau qui permit à La Fayette de prendre part à la lutte pour l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique…


A l’époque (1778), l’Hermione fut achevée en moins d’un an, aujourd’hui, le chantier dure depuis 1997…


A noter que des visites de l’intérieur sont organisées durant le week end, ça me donnera une raison de revenir… Il y a encore du boulot avant de voir cette belle frégate voguer vers les Amériques à 24 nœuds toutes voiles dehors (44,45 km/h, ça décoiffe !)…

http://www.hermione.com/


Quelques huîtres et une queue de lotte au safran plus tard, Dédé et moi visitons la Corderie Royale voisine, long bâtiment dans lequel était tissé les multiples cordages nécessaires à la marine à voile (et il y en a plein !).


La longueur du plus long d’entre eux constituait une encablure (environ 200 m), aujourd’hui l’encablure est une division des degrés de longitude qui équivaut à 185 m…




Il y a aussi à voir en ce moment une expo sur le Canal de Panama, fort bien faite, j’ai franchi ce canal en l’an 2000, souvenirs…



Ce qui m’a impressionné le plus, c’est d’apprendre que ce long bâtiment flotte sur un radeau de chêne qui repose sur la vase des rives de la Charente…

http://www.corderie-royale.com/



Retour via Tonnay-Charente et le chouette village médiéval de Talmont sur Gironde…

La magnifique lumière du soleil déclinant embrase l’estuaire et ses cabanes de pêche au carrelet…



Nous rentrons à la maison (avec quelques douzaines d’huîtres…) en même temps que Geneviève, ça fait plaisir de voir des gens motivés par le travail ! ;-)

L’a bien mérité son pineau !

Le lendemain, je dois m’en retourner par chez moi, j’ai un gros chantier de prévu pour le week-end…

Je passe par Angoulême, Guéret, Montluçon et Roanne, c’est aussi rapide et moins cher que par Clermont-Ferrand et Périgueux (1 euro de péage pour 10 kms en voiture sur l’A89 et le tracé ne suit pas le chemin le plus court ! Pas étonnant qu’elle soit déserte !)

11 octobre 2008

Page 70 : Crisis, what crisis ?

C'est le titre d'un album du groupe Supertramp, paru en 1975, dont la réécoute me semble tout à fait appropriée par les temps qui courent, non ? Surtout si, comme moi vous appréciez la musique pop des années 70 (Yes, Genesis, Pink Floyd, etc, etc...)

Donc, me voici sans emploi depuis le vendredi 26 septembre, et après 4 mois de boulot à plein régime, à environ 50 heures chaque semaine, je m'autorise pffffiou une grasse matinée... Avant de me décider à faire les démarches pour m'inscrire à l'assurance chômage... Je vais donc au bureau des Assedic, ah ben non, c'est fermé le vendredi après-midi ! Grrrr... Je rentre donc chez moi et de mes doigts agiles je pianote sur mon clavier pour faire les démarches via internet, ouf ça marche ! (C'est beau, le progrès...)


C'est que je tiens à faire partie de ce grand élan populaire qui a touché plus de 40 000 de mes concitoyens le mois passé, merci à tous ces politicards véreux complices d'un système économique déshumanisé pourri... Non, je ne suis pas militant de la LCR, je m'interroge juste sur le mode de vie qu'on nous impose, sur le pillage effréné des ressources de notre planète pour le confort d'une minorité (dont je fais malgré tout partie, quoi qu'il arrive, habitant en Occident...).


Bon, sur ce, lundi matin, je retourne aux Assedic avec mon dossier afin de valider mon inscription... pour m'entendre dire que je dois venir le déposer sur rendez-vous le lundi suivant... (soupir...) Fin de l'épisode 1.


Sentant vibrer ma fibre administrative, je m'enquiers auprès des consulats de Lyon pour obtenir mes visas... (Ben oui, faut quand même pas oublier que je m'apprête à repartir en vadrouille, m'enfin !)


« Ah, mais non, monsieur, le consulat n'émet pas de visa, il faut s'adresser à Paris », Génial ! A quoi ça sert, alors, un consulat ? Bon, je m'adresse alors à une société qui fait ça par correspondance, c'est cher mais moins que si je devais monter à Paname moi-même... Le problème, c'est que chaque ambassade réclame 10-12 jours pour émettre un visa, je ne peux donc en faire qu'un sur les deux...


J'entame également la campagne de vaccination nécessaire (notamment la fièvre jaune et une ribambelle de méningites...) Bon, ça c'est fait...


Lundi 6 octobre, j'ouvre un oeil... 5 minutes avant l'heure de mon rendez-vous aux Assedic ! Panique à bord ! Et il faut quand même que je me passe une lame, j'ai une barbe de 5 jours ! Donc j'arrive avec 20 minutes de retard (j'ai quand même pas trainé !), et l'hôtesse d'accueil me dit qu'il faut prendre un nouveau rendez-vous, par téléphone ! Grrrr... Il y a un point-phone à l'agence, j'appelle et on me propose la date du... 27 octobre ! C'est donc vrai, qu'il y a une poussée du chomedu ! Bon, mais c'est juste pas possible, je ne serais plus en France à cette date... Puisque j'y suis, je reste sur place, espérant un créneau entre 2 RV... Et, bingo !, quinze minutes plus tard, c'est un autre candidat aux allocs qui ne se pointe pas, raaah enfin mon dossier est validé ! Ouf ! Fin de l'épisode 2.


Mais, maintenant il me faut passer par un « rendez-vous pédagogique » (pour savoir ce que je sais faire, ce que je cherche comme emploi, etc... ) à l'Agence Nationale Pour l'Emploi... qui m'est fixé pour le jeudi 16 octobre à 11 heures.. (Je vous rappelle que je suis au chômage depuis le 26 septembre, heureusement que je ne cherche pas un nouveau job tout de suite !).

Ca devrait aller, je prends mon train à 15 heures ce jour là ! Fin de l'épisode 3.


Qu'est-ce qu'on perds comme temps dans les formalités ! On n'est plus très loin de l'ambiance kafkaïenne du film « Brazil » de Terry Gillian...

Vous imaginez la tête de l'employé si je lui sors :

« bonjour, j'ai un DESS (Bac +7) en gestion du personnel, j'ai été responsable des ressources humaines mais là je suis chauffeur routier en intérim parce que ça me laisse plus de disponibilité pour mes voyages, d'ailleurs je prends l'avion demain... » Va falloir nuancer un peu...


Alors oui, moi aussi je profite et je fais valoir mes droits sans complexe, d'ailleurs un chômeur a droit à 5 semaines de congés payés par an (pour travailler ?), c'est tout à fait authentique ! C'est un employé des Assedic qui m'a appris ça, faut pas changer une équipe qui gagne !

Et quand on n'arrive pas à trouver un milliard d'euros pour financer le RSA (qui consiste à donner un coup de pouce à ceux qui cherchent à se sortir de la mouise, je le rappelle), mais par contre qu'on en sort des centaines sans sourciller pour renflouer des escrocs de la finance internationale, et ben non, je n'arriverais pas à avoir mauvaise conscience à partir dépenser mes glinglins dans le tiers-monde...


Allez, tiens, une blague pour rire en temps de crise...


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