23 mai 2010

Route 1980 : Tiptree, Essex

Cette année, direction l'Angleterre, à 100 kms à l'est de Londres, toujours hébergé chez une famille d'accueil pour pratiquer la langue de Shakespeare... Ma cousine Francine teste aussi la formule... A cette époque, l'Eurostar ne faisait pas encore office de suppositoire en s'enfilant dans le tunnel trans-Manche, la décision de relancer ce projet qui date de l'époque des romains n'avait même pas été prise ! Ça me permet de me rendre compte que je ne suis pas trop sensible au mal de mer alors que la Manche se retrousse pour faire danser les ferrys...

La ville de Tiptree est réputée chez les anglais pour ses (minuscules) pots de confitures, qui sont sans doute excellentes, néanmoins, à force d'avoir vu (et surtout senti) les camions remplis de carcasses animales dégoulinantes rentrer dans la fabrique (la gelée est faite à partir des os...), je suis moins enthousiaste...
Ma cousine se souvient des gros petits pois verts fluos, moi des frites tellement molles qu'on pouvait les nouer, heureusement que le breakfast anglais permet de se caler pour la journée (à part les fayots sucrés...) !

Mais chez les anglais, il n'y a pas que la cuisine qui est bizarre (ils ont heureusement fait beaucoup de progrès depuis), ils conduisent du mauvais (wrong) côté de la route, forcément puisque nous on conduit à droite (right) ! Ils comptent en pieds, en pouces, en miles, en yards, etc... Ils paient en livres des livres alors qu'ils se font livrer des livres de bouffe... La seule mesure que j'arrive à apprécier reste la pinte (de bière...) !
Vu le climat (humide ?), ils ont le caractère bien trempé et savent garder la lèvre supérieure rigide en toutes circonstances... ainsi que la peau blanche ! Passer une journée à la mer, ça ne veut pas dire se tremper dans l'eau (froide), mais plutôt aller à la vogue installée sur des jetées au dessus des flots en mangeant des triangles de pain de mie tartinés de concombres...

On est aussi allé faire un tour à London, Westminster, le Big Ben, Tower Bridge, Trafalgar Square et la sinistre Tour de Londres gardée par des corbeaux énormes et bruyants... Et c'est l'occasion de faire du shopping, notamment dans les magasins de disques... Parce que là quand même, ils sont forts ces british pour ce qui concerne la pop music ! Je me régale du cœur atomique de ma mère (ou la mère de l'atome du cœur ou le cœur de l'atome de la mère ?), « Atom Heart Mother » des Pink Floyd, ma cousine a ramené dans sa valise, entre autres choses, un 33 tours d'un groupe qui a connu un certain succès par la suite, c'est un « Communiqué » de Dire Straits...

Bon, it is not because you are, I love you because I do (dixit Renaud), je n'ai fait de réels progrès en anglais que quand un prof nous a fait travailler sur les chansons des disques que l'on s'échangeait alors, comme The Eagles, Bob Dylan, Neil Young, Supertramp... Bizarrement, on ne s'attardait pas sur les textes d'Ac-Dc ou de Motorhead !

20 mai 2010

Route 1979 : Lalling, Kreis Deggendorf


Premières vacances à l'étranger... Avec le secret espoir de me voir améliorer mon niveau dans la langue de Goethe, mes parents m'envoient faire un séjour linguistique en Allemagne, logé chez une famille d'accueil dans un petit village de la Bavière...

Paysages vallonnés, boisés, d'une propreté rutilante, parsemés de petits villages d'où émergent les clochers à bulbe, voilà pour le décor de ces trois semaines... Dans les champs, les BMW remplacent les 2CV fourgonnettes comme voiture à tout faire... En tant que guest-star d'une excursion en autocar, j'ai l'occasion d'aller admirer le beau Danube vert à Passau, et d'approcher le rideau de fer, d'où l'on peut jeter un œil sur la forêt tchécoslovaque depuis un mirador...

Sinon, je me déplace en vélo pour rejoindre le village distant de 3 kms, par tous les temps, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour goûter la peau des jeunes filles de son âge... De cette période bénie, il m'en reste toujours « Du hast schönen blauen Augen » (« tu as de jolis yeux bleus », pour ceux qui ont choisi l'italien en deuxième langue vivante)...

Bon, alors quand il pleut, il faut savoir que les freins à patins sont totalement inopérants et qu'il ne faut pas suivre un vélo allemand équipé d'un frein à rétropédalage diablement efficace ! Bilan, une fourche tordue et c'est moi qui éclaire la scène de mon soleil ! Après avoir explosé le pneu arrière du vélo du petit frère en transportant une copine sur le porte bagage, je décide de terminer mon séjour en marchant à pied...

Ce qui est une sage décision quand a lieu la fête de la bière locale... Servies dans des chopes en verre de 1 litre par des serveuses plantureuses qui en amènent douze d'un coup aux longues tablées de buveurs assoiffés par la chaleur du mois de juillet, c'est un grand moment de convivialité où je continue mon apprentissage, ein Bier, bitte ! (« une bière, s'il vous plait ! » pour ceux qui ont choisi l'espagnol en deuxième langue vivante)... Et y'a pas à tortiller, la bière est bonne, même si une chope bue, c'est une chope pissue ! Pour terminer en beauté, la liqueur locale, c'est l'Apfelschnaps, au goût de pomme verte...

Un peu fatigué, heureusement que le Früstück (petit-déjeuner) du dimanche matin est là, avec ses petits pains aux graines de pavot, de sésame, de cumin, accompagné de charcuterie, et de fromage et le pain noir pour les tartines où l'on étale la confiture maison... C'est le repas le plus important en Allemagne, celui du midi n'est pas mal non plus, par contre le repas du soir est très léger et pris de bonne heure, vers 18 heures...

A la télé passe un documentaire sur l'épopée du premier homme sur la lune, dix ans auparavant, pendant que Blondie brise son cœur de verre en discothèque...