27 février 2006

page 8 : Moto ou tard...


Pour répondre a Philippe, concernant ses préoccupations motardes, et comme j'attends toujours mon visa pour l'iran et que j'ai du temps de libre, voici quelques photos des fringants destriers croisés sur les routes turques...

Ceci est une Kanuni 250 cm3 vue a Canakkale. Chinois ? Coréen ? Si vous en savez plus, vous pouvez toujours me le faire savoir...

On voit assez souvent des MZ et quelques JAWA (pas vite mais jawa loin...).

Encore plus fort dans le domaine des découvertes non identifiées, cette moto vue a Goreme semble construite autour d'une base monocylindre BMW a cardan, c'est peut etre russe ?

Quoiqu'il en soit, l'hiver n'est pas vraiment la période idéale pour circuler a moto, et si je ne suis pas fana des Elephs (j'attends le compte-rendu du Gus...), la caillante que ma Guzzi et moi avons vécu aux Pinguinos 2005 m'inciterait plus a utiliser ce genre d'engin...

Et pourtant, je suis convaincu qu'un side-car est un truc illogique a piloter et donc potentiellement dangereux...

La moto (soviétique ?) est une "NHİ" 250 cm3, j'en ai vu une avec l'aiguille du compteur bloquée a 110 km/h (ça doit etre rock'n'roll !!!)...

Par hasard, je suis tombé sur deux Royal Endfıeld Bullet 500 cm3 venant d'İnde, si j'en avais eu les moyens c'est comme ca que j'aurais voulu terminer mon tour du monde en l'an 2000 (mais j'aurais choisi le modele diesel juste pour voir la tete du pompiste en France !)...

26 février 2006

Page 7 : Est de la Turquie


Pour mes vacances d'hiver, plutot que le soleil des iles ou la glisse sur des appareils hostiles (en général, quand j'emprunte un téléphérique, c'est pour bouffer une tartiflette a 2500 m, avec une bouteille de vin blanc de savoie...), j'ai choisi l'est de la Turquie.

Et pour commencer, peut-etre le site le plus célebre, la Cappadoce. Mettez un volcan en éruption qui recouvre la région de lave, laissez agir l'érosion de l'eau, du gel, du vent et vous obtenez ce paysage si particuier des cheminées de fées...

Alors, quand l'homme découvre qu'il peut facilement creuser dans cette roche friable, il y aménage des pigeonniers, des greniers, des maisons, des églises richement décorées, des villes souterraines qui lui serviront de forteresses, en totale auto-suffisance dans une atmosphere tempérée tout au long de l'année...

Mais, croyez-moi, si vous voulez visiter ces villes troglodytiques, il ne faut pas etre grand pour descendre 8 niveaux et encore, on ne circule que dans 10% de la superficie totale, ces villes pouvaient accueuillir jusqu'a 25000 habitants...

Au final, il en résulte que la Cappadoce est l'une des régions les plus spectaculaires a visiter, meme les pieds dans la neige...











Mais, neige ou pas, il me faut avancer, en passant par la ville-marché de Kayseri, je n'ai jamais vu autant de commerces partout, dans les rues, sous les rues, dans la citadelle, dans un ancien caravansérail datant de la route de la soie... On y trouve tout ce dont un homme a besoin pour naitre, vivre et mourir...




Une longue nuit de bus m'amene aux confins orientaux du pays, une Turquie un peu moins ottomane car de nombreux envahisseurs ont laissé leurs empreintes...


Petit jeu : remettez dans l'ordre chronologique la liste suivante ...
seljoukides, perses, ottomans, arméniens, hittites, russes, kurdes, chrétiens orthodoxes...


C'est un pays de montagnes (avec quelques stations de skis ou l'on attend pas des heures pour accéder aux remonte-pentes...), ou les routes (déneigées) franchissent sans arret des cols a plus de 2000 m, ce qui fait la balance avec les températures qui descendent facilement a -10, -20 degrés la nuit...


Des églises arméniennes et de nombreux chateaux forts sont disséminés dans ce paysage rude et les loups d'Anatolie parcourent régulierement les steppes enneigées...


La cerise sur ce gateau, c'est le magnifique palais d'Ishak Pasa, pres de Dogubeyazit, un bijou du XVII-XVIIIeme siecle perché tel un nid d'aigle a flanc de montagne...
Je vous laisse imaginer la superbe vue panoramique sur la vallée et le massif imposant des monts Ararat (le petit et le grand qui culmine a 5137 m), quand il veut bien délaisser son écharpe de nuages...

Voila tout ce que je peux dire depuis le Virus Café de Dog'Zit, un bien drole de nom pour un cyber-café ! A bientot en İran (encore 35 kms a parcourir...)?

21 février 2006

Page 6 : En attendant...




On ne pourra pas dire que je ne mets pas tous les atouts de mon coté pour la suite du voyage... İci je me place sous la protection de la déesse Athéna Niké a Ephese...

La, je reprends quelques forces : quelques olives, du yaourt au concombre et a l'ail, des feuilles de vigne farcies, des mantis (raviolis turcs), une gözleme (crepe) au fromage... Je suis dans le plus ancien resto de Göreme, en Cappadoce... Comme tu peux le voir, Gus, j'ai moi aussi trouvé les vertus apaisantes de la biere locale, 'Efes'...


Et, aux confins orientaux de la Turquie, on peut toujours faire des rencontres agréables...
Tout ça pour vous dire que j'ai encore quelques jours a passer dans l'est de la Turquie (ici a Kars), les autorités iranniennes m'ayant généreusement accordé un délai de 10 jours avant de me dire si elles me donnaient mon visa...

13 février 2006

Page 5 : Ouest de la Turquie

Merhaba !



C'est en train que je suis arrivé au petit matin a Istanbul. Un parfum d'Orıent Express de seconde classe avec ses compartiments-couchettes et le ballet des douaniers en pleine nuit...
Byzance, Constantinople, Istanbul, cela fait plus de 17 siecles que cette cité rayonne : les romains en ont fait une nouvelle Rome pour diriger l'empire d'orient, les ottomans en ont fait la capitale de leur empire, et aujourd'hui c'est une ville a la charniere de 2 continents, l'Europe et l'Asie, grouillante de la vie que lui insuffle ses 16 millions d'habitants.

Les principaux monuments historiques constituent le coeur de la vieille ville, cerné par les eaux de la mer de Marmara, du détroit du Bosphore et de la corne d'Or. Je passe donc mes journées a visiter et admirer les impressionnantes Sainte-Sophie, Mosquée Bleue (quı devient jaune la nuit tombée, de quoi etre vert !), mosquée Süleymanıye... Et puis aussi la basilique-citerne, l'hippodrome, les ruelles de Sultanhamet, le grand Bazar...

Un nom a retenir : celui de l'architecte Minar Sinan (1497-1588) qui travailla notamment pour Soliman le Magnifique, et dont les mosquées, qu'elles soient grandioses comme la Mosquée Bleue ou plus petites comme la Sokollu Mehmet Paşa, dégagent une impression d'harmonie et une élévation d'esprit avec leurs multiples coupoles et leurs minarets élancés...

La cerise sur le gâteau, c'est le palais de Topkapi, une pure merveille qui servit de résidence aux sultans, chefs de l'empire Ottoman, jusqu'au milieu du XIXe siecle. Une visite qui ne laisse pas de marbre (il y en a partout !), surtout ne pas louper le Harem (qui signifie "privé" en turc) et le Trésor étincelant de perles, de rubis, d'émeraudes, d'or et d'argent... Avec la fameuse dague de Topkapi et le "diamant-cuillere" de 86 carats (de la taille d'une clémentıne) trouvé dans une décharge et échangé a un colporteur contre 3 cuilleres... Il faut admettre que c'est plus pratique pour manger la soupe ! Comme quoi, même le luxe est relatıf !

La visite s'acheve avec la splendide vue panoramique sur le Bosphore et son incessant trafic maritime entre le va-et-vient des ferries et le défilé des cargos, supertankers, porte-contaıners...
Une croisiere sur le Bosphore permet de cotoyer ces géants du commerce mondial, de passer sous les 2 ponts qui enjambent le détroit et de poser un pied sur la rive asiatique le temps d'un repas de poissons et de calamars pêchés dans la Mer Noıre toute proche...



C'est sous une tempête de neige que je quitte Istanbul, le général Hiver remporte la bataille des Dardanelles et la guerre de Troie.


Apres moult péripéties, je me retrouve a Selçuk, au sud d'Izmir a proximité de la splendide ville antique d'Ephese.


C'est un site archéologique exceptionnel qui dévoile cette ville d'art et de culture célebre pour sa bibliotheque.

Habitée depuis 600 ans avant J.C., Ephese a connu son âge d'or a l'époque romaine, quand 25000 personnes peuplaient alors la capitale de l'Asie Mineure, avant de décliner vers le IVe siecle, ayant perdu son acces a la mer (elle est aujourd'hui a 7 kms).



Un tortillard-vibromasseur surchauffé m'amene aux fontaines calcaires de Pamukkale. C'est comme dans une grotte, sauf que ça se trouve a flanc de colline en plein air.


C'est assez décevant a voir parce que la riviere est canalisée et les bassines les plus photogéniques ne sont plus alimentées en hiver... Heureusement qu'a côté se trouvent les ruınes de la ville antique d'Hiérapolis, avec son théâtre, le temple d'Apollon ou un oracle donnait la météo entre 2 bulles de gaz mortel (le gaz bouillonne toujours, plus l'oracle...), et sa nécropole abondamment pourvue en sarcophages, tombeaux et tumuli (le pluriel de tumulus)...

Ca ne m'étonne pas qu'ıl fasse un temps d'enterrement !


Je continue ma route vers l'est, pour m'arrêter a Egirdir, petite bourgade nichée au pied de la montagne et au bord d'un lac a plus de 1000 metres d'altitude.
Une presqu'île s'avance dans le lac ou souffle un fort vent d'hiver, mais, depuis la chambre chauffée de ma "pansiyon", j'ai une vue splendide sur les barques de pêcheurs, les oiseaux migrateurs, le lac et les montagnes enneigées qui lui servent d'écrin...