10 septembre 2010

Routes 1983 : Permis de «tu es»

Le 4 janvier, la troisième tentative est la bonne, je décroche mon papier rose... Le sésame de la liberté individuelle ! 
Et puis c'était encore un vrai permis, pas une autorisation limitée d'infractions comme aujourd'hui, je peux me balader sur une autoroute déserte et sombre, sentir l'air frais dans mes cheveux... 
Bon, sauf que je ne roule pas en Cadillac vers un hôtel California, alors c'est plutôt en camping avec ma R5, ce qui va mieux avec mon statut d'étudiant ! Avec ça, je me libère des contraintes du sport de haut niveau, je n'ai plus à prendre d'assaut les autobus bondés et surchauffés à l'heure de pointe ! Au lieu de ça, à moi les joies des belles trajectoires et des accélérations foudroyantes (Hi ! Hi ! Hi !) et déjà les embouteillages, la chasse à la place de parking (et qui va à la chasse perd sa place !), mais au moins, je peux me mettre les doigts dans le nez en écoutant les Eagles sur l'autoradio !
J'ai parfois l'autorisation d'emprunter le carrosse paternel, wunderbar la qualité allemande, mon papa roulait en Audi bien avant que cela ne devienne la marque fétiche des bobos bling-bling, c'était l'époque où la marque aux anneaux dominait le championnat du monde des rallyes avec son coupé Quattro et où la brune Michelle Mouton faisait la nique aux muscle-cars américains pour remporter la montée du Pike's Peak au Colorado... Moi, plus tranquillement, je rends visite à ma famille en Ardèche et en Isère, grimpe les grands cols des Alpes ou vais faire un tour sur la Côte d'Azur, à 2, à 4, à 6 ou 7... sur la Nationale 7 !
Bon, touchons du bois, pas de gros problèmes jusqu'ici aux commandes de l'une des plus efficaces machines à tuer qu'à inventé l'homme, principe de base : ne jamais faire confiance aux autres ! Et faire (un gros peu) attention à ce qu'on fait... 
C'est mon ami Christophe qui me permet plus tard de goûter aux voitures avec du pep's, en Porsche ou en Maserati, adrénaline garantie avec son bi-turbo !!! Je me souviens en particulier d'un trajet Bordeaux-Paris, les 400 premiers kilomètres avalés en 2 heures (Hou là là, c'est pas bien, hein ? Mais carrément jouissif ! Et ces saloperies de grippe-sous automatiques ne polluaient pas les bas-côtés...), bon mais 2 heures encore pour parcourir les 100 derniers kilomètres dans le trafic de retour de week-end... On s'demande où y vont tous ces cons là, on s'demande !!! Ça me rappelle une pub de la « Rentre Avec Tes Pieds » : le métro c'est moins joli mais c'est plus rapide qu'une Ferrari coincée dans les embouteillages !