17 juillet 2010

Route 1981 : Écosse, tôt ou tard...


Bon, voilà, l'appel des horizons lointains commence à retentir à la saison des vacances et déjà j'y consacre l'essentiel de ma paie de job d'été... Hum ! Ça restreint les possibilités, pourquoi ne pas rendre visite à mon oncle et mes cousin(e)s d'Écosse ? Et l'avion étant hors de budget (c'était avant les compagnies « low-cost » !), c'est donc en bus que je vais traverser la France et le Royaume Uni... Et commencer ainsi une saga du monde parcouru avec les moyens locaux de transport !
La compagnie s'appelait « Magic Bus », je l'ai vite rebaptisée en « Tragique Bus » : ayant surbooké les billets, et arrivant à Lyon avec un retard déjà conséquent, j'ai ainsi effectué le trajet jusqu'à Paris debout dans la travée centrale, je devais m'accroupir lorsque l'on franchissait les péages, au milieu des détritus immondes que balançaient tous les passagers anglais, vraiment dégueulasses...
De Paris à Londres, je récupère enfin une place assise, et profite de la traversée de la Manche en ferry pour respirer de l'air frais... Je dois changer de bus à Londres pour rejoindre Glasgow, sauf que l'employé de la compagnie doit se débattre avec un groupe de français qui ont juste été laissés sur le carreau, ça ronfle sec, pour faire diversion il m'envoie à un autre dépôt à l'autre bout de la ville, ça me permet de découvrir le « Tube », le métro londonien où on ne peut pas se tenir debout avec un sac à dos, pour m'entendre dire que non, je dois retourner d'où je viens, tout ça en angliche, of course ! Résultat, j'ai loupé ma correspondance et me retrouve dehors au milieu de la nuit dans la capitale anglaise, sans assez de sous en poche pour faire autre chose qu'errer toute la nuit dans les jardins publics avec mon sac... Même pas peur ! Mais vraiment pas envie de poireauter une autre journée entière, surtout qu'un dimanche à Londres, à cette époque c'est un motif de suicide, tellement on s'y emmerde ! Alors j'achète un billet pour le premier bus en partance pour l'écosse, bien sûr je n'en serais jamais remboursé puisque c'est une compagnie concurrente qui m'achemine, c'est ce qu'on appelle le capitalisme libéral... Après 36 heures de trajet, j'arrive enfin chez ma famille, dans la banlieue de Glasgow, rrrââââaaahh !!!

Avec mon conscrit de cousin, Paul, on part en train vers Fort Williams, au pied du Ben Nevis, le point culminant de l'île, à 1344 m... Mais je vois sourire les montagnards, alors qu'ici les conditions climatiques sont changeantes, et la latitude nord s'ajoute à l'altitude pour en faire une ascension délicate où la neige et le brouillard s'allient régulièrement pour perdre le randonneur imprudent dans la lande déserte... Tout pour le bonheur du mouton à la tête noire et à la laine fournie, ou de la vache aux longs poils roux et aux cornes impressionnantes !
Paraissant un peu plus que mon âge, (« yes miss, I am more than 18 years ! » À 9 mois près, c'était vrai...) c'est donc moi qui vais acheter les bières pour le bivouac du soir, sous la tente, je me souviens qu'il pleuvait ce soir là, bon ben c'est l'Écosse au mois d'août, hein !
Le lendemain, il y a un défilé militaire, avec bonnet de fourrure et kilts, et le son typique des cornemuses, tout le monde n'apprécie pas, au point que ce couinement caractéristique a été considéré comme une arme de guerre ! Le but recherché étant bien de terroriser l'ennemi...
Ma seule arme est un Instamatic Kodak, c'est quand je déclenche ma 49ème photo sur une pellicule de 36 que je réalise que ma série de photos est foutue, le rouleau s'est déchiré dans l'appareil...
J'apprends ainsi très vite que les meilleures photos de voyage sont celles qu'on a dans la tête, et que pour montrer quelque chose aux autres, il faut investir dans du bon matos...
Retour sur Glasgow l'industrieuse en longeant le splendide Loch Lomond, marque de whisky préférée du Capitaine Haddock qui n'existait que dans les albums d'Hergé, puis un petit tour à la royale Edimbourg et voici le moment du retour...
Toujours en bus ! Cette fois ci, la « Tragique Company » n'est pas capable de me ramener plus loin que Paris... Après avoir poireauté en vain à la Porte d'Italie, je délaisse le stop aléatoire pour le train, après tout il ne faut que 5 heures en train Corail pour rejoindre Lyon, en attendant le TGV encore en construction... En voilà, un premier voyage formateur, non !