Route 1991 : l'Amicale du Poireau Casqué
Toujours avec ma première moto, une Honda CB 650, c'est une moto qui tient bien la route,
TOUTE la route, y compris les bas côtés, selon un style de conduite
cher à la cultissime BD du« Joe Bar Team »... La bande
de potes que je rejoint à ce moment est du même acabit, la
savoureuse « Amicale du Poireau Casqué », on en rigole
encore !
Ah, cette première équipée sauvage
dans le Diois, le week-end du 20 et 21 juillet,
comment dire, ce fût grandiose, à la limite de
l'abracadabrantesque !
Rendez-vous devant chez Siron à
Grenoble, où Roger avait laissé son Ural en révision. Je fais une
arrivée remarquée puisque la béquille latérale de ma bécane se
replie inopinément, laissant ma monture se vautrer entre mes jambes
ébahies, bien sûr sous les railleries de toute la bande !
A peine le temps de se refaire une
figure convenable, Roger rentre en scène, enclenchant la marche
arrière de son attelage... Or, chez Ural, moto soviétique, ce n'est
pas parce qu'on y attèle un panier que l'on supprime la béquille
centrale, ce que le mécano avait trouvé bien pratique pour faire la
vidange ! Voilà donc mon Roger (qui ne s'était pas rendu
compte de ce détail), hurlant comme un damné parce que son side
tout neuf et fraichement révisé ne bouge pas d'un poil, pourtant la
roue arrière tournait bien, elle, suspendue en l'air, et nous tous
morts de rire, sa femme Isabelle la première !!!
Enfin, on prend la direction du
Vercors, que dire sinon qu'il nous faudra 7 heures pour parcourir les
quelques 150 kms de la traversée du Vercors et de la descente dans
le Diois par le col de Rousset (les arrêts photos n'expliquent pas
tout)... Et encore 3 heures pour monter la tente neuve du camarade
apparatchik (la notice de montage est en russe traduit du chinois par
un slovaque !).
Philippe remet en place les pots de son
Laverda 750 à grands coups de maillet sous le regard complaisant de
la reine Irène (bon oui, 3 cylindres, ça vibre de partout !)...
Denis est fier de son Guzzi V35 Imola, c'est sa première sortie
avec, il vient d'avoir son permis, on l'avait bombardé président du
moto-club parce que c'était le seul à ne pas avoir le papier rose
(et à rouler alors en 125 MZ...) ! Christophe, qui est descendu
spécialement de Paname avec la combi en cuir rouge moulant de son
petit frère, est chargé de récupérer les diverses pièces qui
tombent sur la route, ce qui le fait bien suer... Mon frangin n'en
pense pas moins avec son splendide BFG + Condor de chez Jeaniel, il
se gare un peu à l'écart...
Bon, le thermomètre de la piscine du
camping indique 23°, mais en fait il doit être peint, l'eau est
plutôt frisquette ! D'ailleurs, notre bolchevik y plongera avec
ses bottes (et son slip panthère)...
Une fois installés, on profite de ce
week-end prolongé pour apprécier les paysages de ce coin de Drôme,
le cirque d'Archiane, le Claps, les cols de Cabre et de Menée, belles balades
tranquilles où l'on se chope quand même un contrôle routier par 2
keufs qui voulaient buller loin des grands axes routiers et qui ont
oublié leur carnet de contredanses à la caserne... Alors, entre
Denis qui ne peut présenter que les papiers de sa MZ avec son permis
provisoire, moi dont la Honda émet quelques décibels non
homologués, je dois redémarrer en 3ème sur un filet de gaz pour
faire le moins de bruit possible, Philippe demande aux keufs de le
pousser dans la descente pour relancer son Laverda, et Roger se voit
récompensé d'un admiratif « splendide restauration !»
pour son Ural, alors que c'est la seule moto neuve ! Ulcéré,
il se risquera alors à dépasser les vélos dans la montée du col
de Grimone, mais le petit Jimmy s'est déjà rendormi dans le
panier !
Bon, y a pas de raison pour qu'on soit
les seuls à se faire em(tûûût)é, on se gare en embuscade à la
sortie d'un tunnel et on se poste au bord de la route, jambes
écartées et bras croisés, à se moquer des « bons
conducteurs » qui succombent à la peur du gendarme en
apercevant nos silhouettes avant de reprendre rageusement leur chemin
quand ils découvrent la supercherie...
Il faut bien le reste de la soirée
pour comptabiliser les points permettant de décerner le poireau d'or
au plus méritant d'entre nous à la fin de l'année, la compétition
fut acharnée !
Ah, le dur labeur quotidien des aigles de la route, Hi !
Hi ! Hi !
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