21 décembre 2008

Page 80 : Mali, dans quel état Niger...


Le Mali est isolé de la mer...

La colonne vertébrale de ce pays, c'est bien le grand fleuve Niger qui arrose un delta intérieur immense, le deuxième par la taille en Afrique, après celui de l'Okavango, au Bostwana...


Le Niger prend sa source en Guinée, à moins de 200 kms de la côte, mais, par un caprice que la Nature affectionne, il décrit une boucle de 4200 kms pour rejoindre l'Océan Atlantique au Nigéria...

De Mopti à Gao, je vais naviguer pendant 850 kms en 5 jours sur un cargo mixte (passagers et fret) qui a le même âge que moi, de la Compagnie Malienne de Navigation (la "Comanav").

En cours de route, je fais une courte escale à Tombouctou qui est toujours autant poussiéreuse qu'à l'époque de René Caillé, surtout quand souffle l'Harmattan, le vent de sable (et il soufflait, ce jour là !)...

Le dernier jour de navigation est juste sublime...

C'est l'avant-dernière rotation de ce bateau pour la saison, il y a par endroits moins d'un mètre d'eau sous la quille et seule l'expérience de ses pilotes nous guident, il n'y a à bord aucun instrument de navigation et le projecteur n'est branché qu'à l'approche de la berge quand on fait une escale nocturne... Inch'Allah ! (Et la Vierge Marie et Bouddha aussi, je ne vais pas tous les citer, ça prendrait trop de place...).

Je quitte ma couchette durant une de ces heures magiques, juste avant l'aube, quand une faible lueur se reflète dans l'onde métallique du fleuve que fend l'étrave du navire...

Le lever du soleil est d'autant plus somptueux qu'avec la complicité des reflets du delta encore inondé, j'en ai deux pour le prix d'un !
Avec le soleil, viennent aussi une cinquantaine de criquets qui prennent d'assaut le "Général Abdoulaye Soumaré"...
Les paysages aujourd'hui sont encore superbes, le fleuve évolue entre les prairies inondées sur la rive gauche, où j'aperçois (enfin !) une famille d'hippopotames, mais ils plongent immédiatement...

Sur la rive droite, donc la plus éloignée du désert, se trouvent des dunes de plus en plus imposantes, entre lesquelles les tentes et cabanes provisoires des nomades touaregs se mélangent aux villages de pêcheurs songhaï aux maisons en banco (boue séchée)...

Ainsi, l'activité du fleuve se partage-t'elle entre les bergers amenant leurs troupeaux boire l'eau du fleuve et les pêcheurs établissant leurs filets depuis leurs frêles pirogues...

Le passage du navire est l'attraction qui excite particulièrement les enfants, qui hurlent leur enthousiasme, c'est aussi un marché improvisé à chaque escale, le ballet des vendeuses sur la passerelle est un spectacle permanent !

Et, comme toujours en Afrique, très coloré et vivant !



Juste avant d'emprunter le chenal d'accès à Gao, on longe la magnifique dune de Kouima, la "dune rose" de Gao, sauf qu'à cette heure méridienne elle est plutôt orangée...

Gao ressemble beaucoup à un trou du c.. du bout du monde, aux portes du désert donc le sable envahit les rues, on peut y mettre un pied à l'ouest et l'autre à l'est car la ville est traversée par le méridien de Greenwich...

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