09 mai 2007

Page 44 : L'Iran autrement

Quand ils seront sortis de l'hypnose et de la narcose qui les ont amenés à élire le Sarkoz' comme président, beaucoup de français iront s'entasser sur les plages sous un soleil de plomb pour passer les vacances...
Ici, les vacanciers apprécient surtout la fraicheur et l'humidité qu'ils trouvent dans le massif de l'Alborz, cette chaine de montagnes au nord-est de l'Iran, qui borde la Mer Caspienne.
Comme les bains de mer ne sont pas trop à la mode (pas de plage mixte, les femmes doivent rester entièrement habillées...), le tourisme s'oriente plutôt vers l'intérieur des montagnes, auquel on accède de plus en plus facilement par des routes spectaculaires, offrant des panoramas époustouflants... quand le temps le permet !

Je suis allé voir le château d'Hassan-e-Sabah près d'Alamut dans une puante Paykan (je m'étais pourtant juré de ne plus remonter dans ces bagnoles antédiluviennes !), en compagnie de Ruth, une écossaise de Wick. D'ailleurs la forteresse disparaissait totalement derrière une brume toute britannique ! (Koda hafez, Ruth !)
Cette forteresse était le repaire de la secte des mercenaires Assassins qui est une transcription de Hashish-iyun qui signifie "enivrés au hashish" (donc, on ne peut pas traiter Bush d'assassin, car je doute qu'il fume du hash'... C'est un criminel, ça c'est sûr, ah mais zut, on n'a plus le droit de le dire, l'autre nabot est allé lui cirer les pompes, je referme la parenthèse...).

Perché en haut d'une montagne, ce château est un vrai nid d'aigle, dont j'entendais d'ailleurs les cris percer le brouillard... Peut être qu'en volant sans visibilité, ils se cognaient à la falaise ?
En tous cas, les pâturages étaient bien verts, au bonheur des chèvres dont on a pu déguster le fromage et le dough ("dourr", lait caillé avec des herbes, c'est délicieux...)

Je me suis ensuite dirigé vers un autre village de montagne, situé au bout de la route dans une vallée verdoyante, le superbe village de Masuleh pour lequel j'ai tout de suite éprouvé un coup de coeur...
D'abord, on se croirait en Asie du Sud-Est, quand on circule au milieu des rizières et des plantations de thé dominées par des rangées de montagnes embrumées... Puis on ressent que les gens qui habitent cette vallée à l'habitat caractéristique forment une vraie communauté, se saluant tous...
Et l'on arrive au bout de la route goudronnée à ce village bâti à flanc de montagne, à plus de 1000 m d'altitude... Le toit des maisons sert de rue piétonne aux habitants des maisons du dessus...
Bercé par le bruit du torrent, réveillé par le chant des oiseaux, aucun coup de klaxon, aucun vrombissement de moteur, le plus gros de la circulation est assuré par les nuages sur la cime des montagnes environnantes... Bon, j'ai fumé trop de Qalyan (pipe à eau), le soir, les nuages sont descendus jusqu'au village...

C'est l'une des rares matinées au cours de ce voyage sur la route de la soie où je peux apprécier le murmure de la nature, et c'est vraiment relaxant... Et en Iran, je n'ai que très rarement entendu l'appel à la prière (pourtant, ce ne sont pas les mosquées qui manquent !), à la différence de la Turquie voisine ou du Maghreb... Qu'est-ce qu'ils foutent, les intégristes ?

Dans la journée, j'ai adoré discuter avec les jeunes et jolies étudiantes en excursion, bravant les remontrances de leur surveillante courroucée, et sous leurs foulards réduits au minimum, ce n'était pas une langue de bois qui s'agitait !

Vraiment, j'aime voyager dans ce surprenant et chaleureux pays, et j'espère vous en avoir donné envie !

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