29 avril 2007

Page 41 : Au coeur de la route de la soie

Ce qui attire le voyageur dans ce pays , c'est bien sûr la visite des anciennes cités établies depuis plus de 2500 ans sur ce qui va devenir par la suite l'axe majeur de la route de la soie.
Encore aujourd'hui y associe-t'on couramment le nom de la ville de Samarcande, qui, avec Boukhara et Khiva, constituent les 3 perles de l'orient...

Au XIVème siècle, Tamerlan le conquérant fonda un empire qui s'étendait des steppes Kazakhes au golfe Persique et de l'Inde du nord à la Turquie... Les richesses accumulées se retrouvent aujourd'hui dans l'ampleur des ensembles architecturaux tels que le fabuleux Registan de Samarcande, vaste place dominée par les portails colossaux richement décorés de 3 medersas (à l'origine des écoles coraniques, aujourd'hui les boutiques de souvenirs occupent les chambres des étudiants...). A voir aussi, l'énorme mosquée que fit ériger Bibi Khanum (Bibiranoum), la femme chinoise de Tamerlan, pour lui faire une surprise (pour la Saint Valentin ?)

A Samarcande, le ciel est bleu parce que les coupoles des monuments sont bleues, la majolique (faïence bleue) y est employée à profusion, c'est superbe à contempler !
Tout comme les couleurs éclatantes des robes chatoyantes des femmes (très majoritairement non voilées) faisant quotidiennement leurs courses dans le bazar...
Je sais, je n'ai pas un métier facile !


La grande rivale de Samarcande fut la ville de Boukhara (Bourrara), 250 kms plus a l'ouest. Outre sa massive citadelle, la ville est parsemée de superbes monuments religieux datant pour la plupart du XVIème siècle dont la décoration provient surtout de l'agencement des briques...
A noter en particulier le magnifique minaret Qalon, haut de 47 m (105 marches...) auxquels s'ajoutent 10 m de fondations reposant sur un matelas de roseaux aux vertus anti-sismiques...
Dommage que dans cette ville le mercantilisme touristique altère quelque peu le souffle historique...

Sur cette route mythique transitaient non seulement des marchandises mais aussi des idées, des religions, de nouvelles techniques, comme le papier inventé par les chinois qui fut un préalable nécessaire à la révolution de l'imprimerie (bien que je vous fasse parvenir ce "papier" virtuel via un ordinateur et une ligne téléphonique, ça, c'est la révolution de l'internet...).

Encore plus à l'ouest, dans la fertile vallée de l'Amou-Darya, se trouve la ville-musée de Khiva, dont le coeur, ceint de massives murailles de pisé, regorge de medersas et de mosquées...
Bien que cette ville fut fondée, selon la légende, par Sem, le fils de Noé, la plupart des monuments datent du XVIII et XIXème siècle, époque pendant laquelle le Khan de Khiva tenait la dragée haute aux anglais et aux russes qui se battaient pour prendre le contrôle de l'Asie Centrale...
Comme il n'y avait pas encore la télé à l'époque, le Khan avait mis au point toute une série de divertissements pour assoir son autorité, comme empaler, enterrer vivant, jeter du haut d'un minaret, enfermer dans un sac avec des chats sur lesquels on tapait à coups de bâton... Un sacré joyeux drille !


Aujourd'hui, je déambule sans crainte dans cette ville-musée à ciel ouvert... J'achète au pied du somptueux minaret inachevé de Kolta Minor un chapeau qui n'a pas fini de vous faire rire au cours de l'hiver prochain !
Celui de Tomas, un suédois qui va vers Pékin, n'est pas mal non plus..

Un tour dans le grand marché du dimanche, haut en couleurs, associé au flamboyant passé de cette région d'Asie Centrale, éclipse volontiers à mes yeux la déliquescence des états prétendument modernes...

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